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Lors du pic de l’épidémie de Covid-19, entre le 23 mars et le 5 avril 2020, alors que la population française était confinée, le nombre d’arrêts cardiaques a été multiplié par 2 en Île-de-France. Ce chiffre a été dévoilé par des chercheurs dans une étude, dont les résultats ont été publiés très récemment dans le journal The Lancet Public Health. Et seul un tiers des infarctus survenus lors de cette période serait lié au coronavirus. De même, si les années précédentes, le taux de survie à l’arrivée à l’hôpital était de 22,8%, il est passé à 12,8% lors du confinement ! Des arrêts cardiaques plus mortels donc, notamment à cause de l’absence de défibrillateur dans les maisons et la réalisation trop tardive des gestes qui sauvent.

Un taux de mortalité élevé à cause de la non-utilisation de défibrillateur

Entre 2012 et 2019, à Paris et dans sa banlieue, où l’on dénombre 6,8 millions d’individus, le taux d’arrêts cardiaques était de 13,4 par million d’habitants. En 2020, à la même période (celle étudiée par les chercheurs), ce taux atteint 26,6, soit 521 arrêts en dehors de l’hôpital. Pour leurs recherches, les scientifiques ont tenu compte du registre francilien du Centre d’Expertise Mort-Subite, le Paris-CEMS. Et si le profil des patients est similaire à d’habitude, 2/3 d’hommes autour de 69 ans, le lieu où ils ont été victimes d’un infarctus s’est concentré au domicile, ce qui s’explique facilement en raison du confinement. Or, dans ce cas-là, les témoins sont des proches, des membres de la famille. Et face à l’émotion, ils réagissent moins vite, tardent à pratiquer les gestes qui sauvent dont le massage cardiaque. De même, malgré la circulation très ralentie, les secours ont mis plus de temps à arriver. Et cela se traduit par une baisse du taux de survie lors de l’arrivée à l’hôpital.

Des infarctus pas forcément liés au Covid-19

D’après les chercheurs, le coronavirus serait à l’origine d’1/3 des arrêts cardiaques ayant eu lieu pendant le confinement, au plus fort de la pandémie. Pour les autres, les 2/3, plusieurs pistes sont évoquées dont la rupture du suivi médical des patients, le suivi moins régulier des personnes cardiaques et le stress engendré par cette période. Les temps d’attente rallongés pour joindre les secours peuvent également expliquer cette hausse du taux de mortalité. Sans oublier qu’à la maison, il n’y a pas de défibrillateur. Et pour les proches des victimes, la charge émotionnelle retarde voire empêche la réalisation d’un massage cardiaque. En outre, pour les auteurs de cette étude, il s’avère indispensable de mieux appréhender les conséquences de cette crise sanitaire pour trouver un meilleur équilibre entre la gestion de l’épidémie et le suivi des autres malades. L’objectif étant, qu’en cas de 2ème vague, il n’y ait pas une nouvelle hausse des arrêts cardiaques.

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